Catherine a pris une semaine de congé, mais trois jours après le début de son repos, elle tombe malade et se retrouve en arrêt de travail. Elle pense alors pouvoir prolonger ses vacances de la
durée correspondante dès qu’elle sera remise. Son employeur lui explique que ce n’est pas possible.
Quand la maladie se déclare avant les congés
Si vous tombez malade avant votre départ en vacances et êtes toujours en arrêt de travail le jour où vous auriez dû partir, vous bénéficiez, en principe, d’un report de vos congés, que
l’entreprise ferme ou pas durant cette période. En effet, votre employeur ne peut ni vous forcer à poser des jours de vacances pendant votre arrêt de travail, ni déduire de vos congés payés
vos jours d’absence couverts pas l’arrêt maladie. Deux situations peuvent se présenter.
L’arrêt de travail prend fin avant le terme des congés. Vous êtes, comme prévu, en vacances jusqu’à la date de retour initialement fixée et conservez les droits à congé que vous n’avez pas pu
exercer du fait de votre maladie.
L’arrêt de travail couvre toute la durée prévue des congés. Vous bénéficiez automatiquement du report de la totalité de vos vacances, votre employeur conservant simplement le pouvoir de fixer
lui-même la date de votre départ, par exemple immédiatement après la fin de votre arrêt maladie (Cour de cassation, chambre sociale, 4 décembre 1996, pourvoi n° 93-44.097).
Attention à la période de référence des congés
À titre exceptionnel, lorsque l’arrêt maladie prend fin après la clôture de la période des congés payés de votre entreprise, vous risquez de perdre vos vacances, sauf si la convention
collective prévoit une règle plus favorable. Le Code du travail fixe cette période entre le 1er mai et le 31 octobre mais l’entreprise peut en choisir une différente. Si vous êtes dans
ce cas, votre employeur est en droit de vous refuser le report de vos congés (Cour de cassation, chambre sociale, 20 mai 1998, pourvoi n° 96-41.307). N’hésitez pas alors à
négocier : une solution amiable vous autorisant à partir hors cette "période de référence" est toujours possible.
Il est à noter tout de même que lorsque le salarié n’a pas pu prendre ses congés payés annuels au cours de la période de référence en raison d’absences liées à un accident du travail ou à une
maladie professionnelle, les congés payés acquis sont automatiquement reportés à la date de la reprise du travail (Cour de cassation, chambre sociale, 27 septembre 2007, pourvoi n°
05-42.293).
De manière générale, vous ne percevez pas d’indemnité compensatrice de congés payés pour les congés que vous n’avez pas pu prendre à cause de votre maladie. Pendant votre arrêt de travail,
vous bénéficiez d’une indemnité journalière versée par la Sécurité sociale. De nombreuses conventions collectives prévoient à cette occasion le rajout d’un complément de rémunération par
l’employeur pendant un certain temps.
Quand la maladie intervient pendant les congés
Si vous tombez malade pendant vos congés (après avoir quitté l’entreprise), vous ne pouvez pas exiger le report de vos vacances à une autre date, ni leur prolongation pour rattraper les jours
correspondant à votre arrêt de travail. Vous êtes tenu de reprendre votre poste à la date initialement prévue si vous êtes guéri, ou à l’issue de votre arrêt de travail dans le cas inverse.
Pendant la durée de votre congé, votre employeur vous verse l’indemnité de congés payés calculée normalement comme si vous n’aviez pas été malade. Parallèlement, vous percevez l’indemnité
journalière de la Sécurité sociale. Toutefois, lorsque l’indemnité de congés payés se cumule avec l’indemnité journalière, l’employeur est dispensé de verser l’indemnité compensatrice de
perte de salaire éventuellement due en cas de maladie.
Il doit seulement vous transmettre l’attestation de salaire nécessaire à la perception de l’indemnité journalière de Sécurité sociale. En revanche, si la maladie se prolonge au-delà du terme
du congé, l’employeur doit verser l’indemnité compensatrice de perte de salaire pour maladie, à partir de la date d’expiration du congé.
Maladie et RTT
Une période d’absence liée à la maladie et conduisant, une semaine donnée, à ne pas dépasser trente-cinq heures de travail effectif ne permet pas d’acquérir des jours de RTT cette semaine-là
(sauf dispositions conventionnelles contraires). En revanche, lorsque des jours ont été obtenus, ils sont acquis au salarié quoi qu’il advienne. Dès lors, un salarié malade le jour où il
devait consommer son repos ne perd pas ce droit, qui devra s’exercer ultérieurement.